Il faut sauver Doudou
La massification vient de franchir une étape effrayante. Après les congés payés et les vacances pour tous, après l'éducation et le Bac pour tous, voici maintenant que les diplômés rentrés de vacances veulent tous être président de la République. Ils seraient plus nombreux que jamais, dit-on, à sillonner la France de l'Ariège à la Haute-Saône et des Hautes-Alpes au Finistère en quête des précieuses 500 signatures.
Parmi eux un cas qui, à défaut de présenter le moindre intérêt, est particulièrement navrant : il s'appelle Edouard F. Edouard F (appelons-le Doudou - nous tairons son nom afin de ne pas lui faire une publicité exagérée) représenterait un groupuscule inconnu d'obédience très libérale et à tendance burlesque.
Notre Doudou n'a pas trente ans et il n'a qu'un rêve : nous faire profiter de son enseignement pour faire le guignol à la télé.
Preuve s'il en est que le ridicule ne tue plus : Doudou se porte comme un charme. Malgré l'embonpoin, une phlébite due à l'inflation des chevilles et une probable hypertension, il affiche une santé de fer illustrée par un sourire carnassier à rendre jaloux l'adversaire de Terminator (ou un célèbre méchant de James Bond, c'est kif-kif).
L'écharpe rouge au vent et la raie gominée, Doudou est libéral. Mais le libéralisme de Doudou est d'un genre particulier. Plus semblable à Pierre Poujade qu'à Tocqueville, Doudou n'a rien de l'érudit posé et ouvert sur le monde (pourtant seul vrai portrait psychologique d'un libéral). Il est plutôt un Rastignac agité qui est contre tout : contre les grèves et contre les syndicats, contre les pauvres, contre les radars automatiques, contre le pastis et contre le soleil (qui décourage le travail). Et aussi contre le plus élémentaire bon sens. Ne me demandez pas pour quoi il se bat car du libéralisme il a au moins l'individualisme forcené : il se bat pour lui.
Ces candidats de pacotille ridiculisent la démocratie. Ils tournent en dérision l'élection présidentielle à la seule fin d'atteindre un peu tôt l'apogée de leur gloire. Tout cela pour une photo dans un quotidien gratuit? Allons Doudou, est-ce vraiment raisonnable? Pouvons-nous vraiment nous consoler à l'idée que la chute sera prochaine et rude? Non. Il faut sauver Edouard. S'il était crédible, il serait notre pire ennemi puisque les idées qu'il croit avoir sont la négation de la Démocratie Nationale. Mais il n'est pas crédible. Les magnanimes que nous sommes doivent faire un geste.
Alors, Messieurs les quelques maires qui avez étourdiment promis une signature : nous vous en conjurons sauvez Doudou de lui-même, rétractez-vous. Vous avez promis car vous avez été trompés. La fraternité, la charité chrétienne vous commandent de faire grandir en humilité ce poids lourd du mauvais pastiche. C'est pourquoi le RDN n'a qu'un seul mot d'ordre : Doudou au placard!
Quant au RDN, il s'est toujours battu pour l'intérêt national et lui seul ! L'heure venue, il appellera à une candidature unitaire qui seule permettra aux Français de s'unir et de se reconnaître dans un président légitime.