Mr President, can you?

Publié le par Kléber

M. le président, félicitations ! Au terme d'une brillante campagne, qui, toute proportion gardée, nous en rappelle une autre, vous avez brillament conquis la Maison Blanche et emporté une victoire historique.
 
Je ne reviens pas sur ce qui a déjà l'objet de nombreuses analyses : un président Noir, 45 ans après le "I have a dream" de Martin Luther King, dans un pays encore hanté par l'esclavage, la guerre de Sécession, la ségrégation et le racisme ordinaire d'une société dite multiculturelle ou multiraciale.
 
Je m'attarde seulement sur l'espoir que suscite votre élection. Un espoir - je le dis pour mes détracteurs et néanmoins amis de la Démocratie Nationale - qui n'a rien à voir avec ce doux parfum léger et bobo qui amène le monde à s'extasier devant le triomphe (néanmoins historique) d'un métis qui a vécu en Indonésie et triomphé des Clinton comme des Républicains.
 
Cet espoir est proportionnel à l'ampleur du rejet, du ressentiment, voire même du dégoût qu'inspire l'Administration Bush au monde en général et à la France (qu'elle soit gaulliste ou gauchiste !) en particulier.
 
Il est également à la mesure de la crainte que pouvait inspirer l'accession d'une nouvelle néo-conservatrice à la vice-présidence et pourquoi pas (à 72 ans, un drame est si vite arrivé) à la présidence. Mme Palin, sans sombrer dans la critique caricaturale, je ne crois définitivement pas que le seul critère pour savoir si une personne est digne ou non d'assumer la direction d'un pays soit sa position sur l'avortement. Pro-life ou pro-choice, qu'est-ce que cela a à voir avec la gestion de deux guerres et d'une crise économique ?
 
Cet espoir est néanmoins raisonné et vigilant. Mr Obama, nous nous y attendons et c'est tout simplement votre mission, vous avez en charge les intérêts suprêmes de l'Amérique et vous les défendrez de toute votre force jusqu'au terme de votre mandat. Vous n'hésiterez pas une seconde à essayer d'affirmer votre leadership et à profiter de votre charisme et de votre aura pour l'imposer. Pas plus qu'hier, nous n'accepterons, nous vieux Français et Européens, d'être des vassaux. Plus qu'hier en revanche, nous vous attendons avec impatience pour éteindre l'incendie financier, faire progresser la paix au Proche-Orient et restaurer avec nous le dialogue des civilisations.
 
La tâche est immense. Vous n'êtes pas un dieu, ni même un surhomme. Vous avez cependant montré à une époque où beaucoup en doutent (j'en ai fait partie) que la volonté politique n'est pas rien et qu'elle peut faire bouger les choses.

Publié dans Points de vue

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E
C'est historique! Mais il est dangereux de faire abstraction de certains choses: Obama est pour la peine de mort et le port d'armes!
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